Histoire de Bergheim

Charmante cité médiévale, Bergheim, de par sa situation à la limite de la haute et de la basse Alsace, connut une histoire riche et tumultueuse. Ses origines se perdent dans la nuit des temps, car, déjà au cours de la préhistoire, le territoire de Bergheim avait attiré l'homme ainsi que devaient le confirmer les fouilles effectuées au Grasberg.
Après le néolithique, l'âge du bronze et celui du fer, s'y implanta la civilisation gallo-romaine. De nombreuses découvertes, faites essentiellement au siècle dernier, en particulier celle de la fameuse mosaïque en 1848 conservée au musée Unterlinden à Colmar, confirment l'importance de l'établissement gallo-romain de Bergheim.

En 2006 fut découverte au même endroit une deuxième mosaïque gallo-romaine ainsi qu’une chambre de chauffe (Praefurnium) associée à une pièce sur hypocauste (chauffage par le sol). Les deux mosaïques datées du IIIe siècle de notre ère appartenaient à une vaste et somptueuse villa de 7 800 m2 avec dépendances.
Après les invasions barbares, qui mirent fin à la domination de Rome, nous retrouvons Bergheim cité pour la première fois après l'an 700.
A partir de cette époque, Bergheim changea maintes fois de fief et de seigneur. Faisant primitivement partie du duché d'Alsace, le village passa par donation d'un des descendants des ducs dans les possessions de l'abbaye de Moyenmoutier en Lorraine et, ensuite, par échange dans celle de l'évêché de Toul et, enfin au cours du XIIIe siècle, comme fief des ducs de Lorraine, dans la maison des Ribeaupierre. C'est en tant que propriété des Ribeaupierre que Bergheim fut incendié en 1287 par les troupes du Général Hartmann de Baldeck, lors de la guerre de succession des Ribeaupierre.
C'est pour éviter le retour de tels malheurs que Henri de Ribeaupierre fortifia la cité en 1312.
Peu de temps après, après avoir été érigée au rang de ville, Bergheim passa aux mains des archiducs d'Autriche qui dotèrent la cité de droits et privilèges considérables en reconnaissance d'importants témoignages de fidélité de la part des habitants comme par exemple lorsque ceux-ci firent le rachat de leur ville, cédée par les trois frères : Frédéric, roi des Romains, Léopold 1 et Henri 1 avec le château de Reichenberg et le Val de Villé aux évêques de Strasbourg pour la somme de 3000 marks d'argent, en se réservant toutefois le droit de rachat.
Bergheim à vrai dire, n'était pas une ville libre dans le sens exact du terme, mais les nombreux privilèges qui lui furent accordés étaient analogues à ceux des villes libres. Parmi ces différents privilèges figuraient entre autres ; le droit de monnaie, le droit de juridiction de ses magistrats et le fameux droit d'asile.
Bien qu'existant dans d'autres villes d'Alsace, le droit d'asile ne prit autant d'ampleur qu'à Bergheim. Entre les années 1530 et 1664, 752 individus auteurs d'homicides, de blessures ou des débiteurs insolvables se présentèrent aux portes de la ville pour demander asile. Sur ces 752 demandes, 744 ont été accueillies favorablement et il semble que pour les périodes antérieures pour lesquelles les registres font défaut, le concours n'ait pas été moindre. Pour être admis, il fallait toutefois que le délit fut excusable et sans préméditation. En 1534, un habitant de Rodern qui avait obtenu asile, fit, à titre de reconnaissance, ériger un monument allégorique près de la Porte Haute. Cet emblème, qui représentait un personnage qui, par ses gestes peu gracieux, se gaussait de l'impuissance de ses poursuivants, disparut mystérieusement en 1852.
Comme autre privilège important, Bergheim obtint au XVe siècle le droit de creuser un fossé (Landgraben) entre la haute et la basse Alsace, d'en fortifier les abords et de prélever un péage. Les vicissitudes de l'histoire n'épargnèrent point la localité qui fut assiégée à plusieurs reprises, ainsi, en 1374, le batailleur duc de Lorraine Jean 1er fit le siège de la cité. Il y rencontra une résistance inattendue et malgré ses forces importantes, il dut se retirer sans avoir pu investir la ville.
Durant la guerre des paysans, Bergheim, qui, le 8 mai 1525 avait refusé d'ouvrir ses portes aux rustauds d'Ebersmunster et de Barr.
Fut occupé le 12, par 5000 paysans qui déchirèrent les livres des juifs et vendirent leurs biens, burent le vin du clergé et firent ripaille.

En 1632, au cours de la guerre de 30 ans, Bergheim ouvrit ses portes aux Suédois qui l'assiégeaient. A l'issue du conflit en 1646 la bourgeoisie de la petite ville était réduite à moins de 20 habitants.

Lors de la guerre de Hollande en 1674-75, des troupes luxembourgeoises voulurent s'emparer de la ville au cours de l'hiver par le simple effet du blocus. Ils se retirèrent sans avoir pu l'investir.
Les procès de sorcellerie constituèrent une autre page affligeante de l'histoire de Bergheim. Vers la fin du XVIe siècle et au début du XVIIe quelques dizaines de femmes furent condamnées à être brûlées vives.

Bergheim, cité chargée d'histoire, présente au visiteur bien des ("Emons") témoins de ces temps révolus, tels que les remparts, l'église, la mairie, le vénérable tilleul millénaire à l'ombre duquel se déroulaient les fêtes populaires dès 1300, ou le beau cadran solaire du début du XVIIIe siècle dont l'inscription au sens profond rappelle la précarité de la vie "Sicut umbra fugit vita" ; comme une ombre fuit la vie...
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